Le sondage nasogastrique est essentiel pour déterminer si une dilatation de l'estomac est présente. Outre cette fonction diagnostique, cet acte sémiologique possède également un rôle pronostique, thérapeutique et parfois salvateur.
En effet, une distension gastrique extrême
se manifeste par une douleur sévère, une fréquence cardiaque très élevée et/ou
une détresse respiratoire aiguë ; le sondage nasogastrique est alors à
réaliser en urgence, avant même de commencer l'examen clinique du cheval en
coliques.
Une sonde du plus gros diamètre possible
(jusqu'à 18 à 20 mm de diamètre extérieur) est utilisée, l'idéal étant de
posséder deux ou trois sondes de diamètres différents afin de choisir la mieux
adaptée à l'animal malade. Les sondes qui présentent un ou plusieurs trous
supplémentaires sur le côté de l'extrémité distale sont à préférer, car elles
ont moins tendance à se boucher ou à se plaquer à la muqueuse de l'estomac par
effet de ventouse, ainsi que les sondes transparentes qui permettent de
visualiser le passage du contenu gastrique. Il peut être intéressant
d'indiquer, par un cercle indélébile (marque au feutre, par exemple), l'endroit
de la sonde qui est à l'entrée du naseau lorsque son extrémité distale se
trouve, en théorie, au niveau du pharynx ; chez un cheval adulte, cette
marque est à apposer à environ 35 cm de l'extrémité distale de la sonde.
L'idéal est de positionner le cheval en
diagonale dans un coin de son box, l'arrière-main contre les murs, afin de limiter
les mouvements latéraux et de recul.
La contention est à moduler ensuite en
fonction du caractère de l'animal. La tenue par un aide avec un simple licol
suffit chez les chevaux les plus coopératifs, alors que l'utilisation d'un
tord-nez, associée ou non à l'administration d'alpha-2-agonistes, est parfois
nécessaire chez les plus récalcitrants. Il convient cependant de se souvenir
que ces sédatifs diminuent le réflexe de déglutition, la sonde pouvant alors
passer systématiquement dans la trachée.
Le vétérinaire, s'il est droitier, sera
plus à son aise à droite de l'animal, la main gauche posée sur le bas du
chanfrein, le pouce soulevant le cartilage alaire droit pour permettre
l'introduction de la sonde avec la main gauche. Il convient de faire attention
à ne pas obturer par inadvertance le naseau gauche, et de toujours se méfier
des réactions du cheval, qui peut se défendre en lançant violemment un ou ses
deux antérieurs vers l'avant. C'est la raison pour laquelle il est fortement
déconseillé de se positionner face au cheval pour le sonder. Prudemment, le
vétérinaire doit ensuite faire progresser la sonde le long du plancher du méat
ventral de la cavité nasale, sans rencontrer de résistance, jusqu'à atteindre
le pharynx.
Le cheval, qui peut être encapuchonné pour
faciliter le passage de la sonde dans l'œsophage, doit alors la déglutir de
lui-même. Il est fondamental de s'assurer que la sonde est bien dans
l'œsophage, et non dans la trachée.
Le passage du
cardia se fait habituellement sans difficulté, surtout lorsqu'une sonde rigide
est utilisée et que le manipulateur souffle à l'intérieur pour faciliter sa
progression. En cas de résistance à ce niveau, l'instillation de 25 à
30 ml de lidocaïne à 2 % peut aider à sa décontraction, et favoriser
ainsi la progression de la sonde dans l'estomac.
Une vidange spontanée peut se produire
aussitôt que la sonde est dans l'estomac. Cependant, dans la majorité des cas,
il est nécessaire d'établir un siphonnage du contenu gastrique par l'envoi
d'eau dans la sonde grâce à une pompe aspirante-refoulante. L'eau envoyée est
ensuite récupérée, ainsi que le contenu de l'estomac, qui peut être liquide ou
plus ou moins pâteux. Il est parfois nécessaire de faire plusieurs essais avant
d'amorcer le siphon, et il convient de répéter ensuite cette opération
plusieurs fois de suite afin d'obtenir une décompression maximale de l'estomac.
Il est nécessaire de mesurer la quantité
de liquide recueillie, tout en sachant que, dans les conditions physiologiques,
2 à 4 l sont récupérés lors d'un sondage nasogastrique. Il convient
également de qualifier le reflux : odeur, couleur, consistance et
composition.
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